Évènements

Normalité asymptotique sous dépendance locale, et application aux occurrences de motifs dans les permutations aléatoires

Catégorie d'évènement : Groupe de travail Probabilités et Statistique Date/heure : 8 février 2024 09:15-10:15 Lieu : Salle de conférences Nancy Oratrice ou orateur : Dubach Victor Résumé :
Dans cet exposé on commencera par introduire la notion de « graphe de dépendance », qui permet notamment de généraliser le Théorème Central Limite en affaiblissant l’hypothèse d’indépendance. Cette généralisation n’est cependant pas gratuite ; elle requiert notamment une bonne estimation de la variance de la variable d’intérêt. On s’intéressera donc plus précisément au cas des U-statistiques, variables pour lesquelles on peut astucieusement calculer la variance.
Ces considérations pourront s’appliquer à la question du nombre d’occurrences d’un motif donné dans une grande permutation aléatoire. Pour des permutations de loi uniforme, il est bien connu que cette statistique satisfait une normalité asymptotique. À l’aide d’une approche géométrique, on étendra ce résultat aux permutations de loi invariante par conjugaison.

Mouvement brownien réfléchi dans un cône : étude du cas transient

Catégorie d'évènement : Séminaire Probabilités et Statistique Date/heure : 8 février 2024 10:45-11:45 Lieu : Salle de conférences Nancy Oratrice ou orateur : Sandro Franceschi Résumé :

La littérature consacrée au mouvement brownien réfléchi dans un cône bidimensionnel est la plupart du temps consacrée à l’étude de sa distribution stationnaire dans le cas récurrent. Dans cet exposé, nous intéresserons en revanche au cas transient pour étudier les fonctions de Green de ce processus et leurs asymptotiques. Ceci nous amènera à considérer la frontière de Martin associée et les fonctions harmoniques satisfaisant des conditions de Neumann obliques sur les bords du cône. Pour certains modèles, nous illustrerons cela en étudiant la probabilité d’évasion du processus le long d’un axe et sa probabilité d’absorption au sommet du cône.

Pour établir nos résultats, nous utilisons des méthodes analytiques historiquement développées pour étudier les marches aléatoires dans le quadrant. Nous établissons des équations fonctionnelles satisfaites par les transformées de Laplace des fonctions de Green. Grâce à la théorie des problèmes frontières (de Riemann et Carleman), il est possible de déterminer des formules explicites pour ces transformées de Laplace impliquant des fonctions hypergéométriques. La méthode du point col et des lemmes de transfert taubériens permettent d’obtenir des résultats asymptotiques et d’établir la frontière de Martin.


Eléments réels des bases cristallines

Catégorie d'évènement : Séminaire Théorie de Lie, Géométrie et Analyse Date/heure : 8 février 2024 14:15-15:15 Lieu : Salle de séminaires Metz Oratrice ou orateur : Bernard Leclerc (Caen) Résumé :

Les bases cristallines ont été introduites en 1990 par Kashiwara. Ses motivations provenaient de calculs dans la théorie des systèmes intégrables sur réseaux suivant une méthode initiée par Baxter. Heuristiquement, ces calculs se simplifient et deviennent praticables lorsque la température absolue tend vers 0 et que les systèmes « cristallisent ». Les bases cristallines sont des bases très spéciales des algèbres enveloppantes quantiques de Drinfeld et Jimbo, qui deviennent des objets purement combinatoires lorsque le paramètre quantique q tend vers 0. Elles ont permis de résoudre des questions importantes de théorie des représentations. En 1993 Berenstein et Zelevinsky ont commencé à explorer les propriétés multiplicatives de la base cristalline supérieure. Ils ont proposé une conjecture étonnante: si deux éléments de cette base q-commutent, leur produit appartient à la base. En 2001, après avoir découvert des contre-exemples, j’ai proposé une version corrigée de cette conjecture dans laquelle on rajoute l’hypothèse que l’un des deux éléments est « réel », c’est-à-dire que son carré appartient à la base. La conjecture corrigée a été démontrée par Kang-Kashiwara-Kim-Oh en 2018 en utilisant une catégorification des éléments de la base cristalline par des modules simples sur une algèbre de Hecke-carquois.

Après une introduction aux bases cristallines et à la conjecture de Berenstein-Zelevinsky, j’expliquerai les grandes lignes de la preuve de Kang-Kashiwara-Kim-Oh.


Moments dans le théorème de Chebotarev

Catégorie d'évènement : Séminaire de Théorie des Nombres de Nancy-Metz Date/heure : 8 février 2024 14:30-15:30 Lieu : Salle Döblin Oratrice ou orateur : Florent Jouve (Institut de Mathématiques de Bordeaux) Résumé :

Dans un travail en commun avec Régis de La Bretèche et Daniel Fiorilli, on considère certains moments pondérés correspondant à la distribution des substitutions de Frobenius dans les classes de conjugaison des groupes de Galois d’extensions normales des rationnels. La question s’inspire de résultats de Hooley et de progrès récents de La Bretèche–Fiorilli concernant les moments de la distribution des nombres premiers en progression arithmétique. Tout comme dans ces travaux antérieurs, nos résultats sont conditionnels à GRH et confirment que les moments considérés devraient être gaussiens. Si le temps le permet, nous mentionnerons une autre notion de moments pour laquelle certaines structures de groupes de Galois excluent un comportement gaussien.


Les mathématiques, un enjeu majeur

Catégorie d'évènement : Conférence Sciences et Société Date/heure : 8 février 2024 19:00-20:30 Lieu : Polytech Nancy | Salle des conférences | 4ème étage Oratrice ou orateur : Pierre-Michel Menger, sociologue Résumé :

Les mathématiques sont aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, dans l’éducation et dans la recherche, dans les besoins d’innovation technologique, et dans la compétition économique internationale. Les travaux et les comparaisons se sont multipliés pour révéler les pénalités infligées aux sociétés où s’affaiblit le maniement des savoirs, des raisonnements et des informations associés aux connaissances mathématiques. Et dans des sociétés surexposées aux outils et productions algorithmiques, la numératie devient un enjeu civique majeur. Pourtant, le fossé se creuse, en France, entre la valeur encore élevée de notre recherche mathématique et la formation des élèves, qui perd en efficacité et en équité. Ailleurs, de grandes nations réagissent efficacement pour éduquer leur jeunesse et attirer les talents. Pour comprendre une telle évolution, il faut explorer les rouages de cette science prestigieuse, exigeante, et intimidante.