IREM de Lorraine : fin de mandat pour André Stef

André Stef, enseignant-chercheur en mathématiques à l’Université de Lorraine, achève son deuxième mandat à la direction de l’Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques. A cette occasion, il revient pour nous sur le rôle de cet institut à part dans le paysage universitaire.

André Stef, pourquoi l’IREM de Lorraine est il une structure interne à l’INSPÉ de Lorraine (le seul sur les 31 IREM de France) et quelles sont ses missions ?

Les IREM sont des structures universitaires crées au début des années 70. Ils ont ainsi une histoire dans les université plus ancienne que les IUFM/ESPE/INSPE. L’IREM de Lorraine a été créé comme service commun dans l’Université de Nancy 1/UHP, alors que d’autres IREM étaient intégrés à des composantes universitaires (telles que des UFR de sciences) ou des départements de mathématiques. Les statuts de l’Université de Lorraine ne permettaient pas de conserver de services commums, la question a donc été posée de rattacher l’IREM à une composante (ou à un collegium), dans un contexte différent de celui des années 70.

L’I.R.E.M. a pour mission de développer une réflexion sur l’enseignement des mathématiques dans sa globalité. Il a vocation à participer à la recherche dans le domaine de la formation et de l’enseignement des mathématiques à tous niveaux, du primaire au supérieur. L’I.R.E.M.contribue à la formation professionnelle initiale et continue des enseignants de l’Académie Nancy-Metz. Si le rattachement à une UFR scientifique était presque la seule option pour un IREM dans les années 70, l’intégration des IUFM à l’Université, et plus encore la création des ESPÉ, apportait un nouveau cadre de développement possible, au regard de sa mission et également pour la présence d’autres formateurs en mathématiques (formation initiale et continue). L’ESPÉ de Lorraine a très favorablement accueilli l’IREM en 2014 au sein d’un pôle Développement Professionnel des Personnels de l’Éducation Nationale (DPPEN) aux côtés de la Maison Pour la Science en Lorraine.

Vous êtes enseignant et chercheur et sans aucun doute bien occupé, quelle a été votre motivation première à diriger cet Institut ?

Il s’agissait avant tout d’un souhait d’avoir un rôle plus actif dans la réflexion sur la formation continue en mathématiques. J’étais déjà engagé dans un groupe IREM (démarche d’investigation), formateur en master MEEF (M1, second degré math), membre de la régionale Lorraine de l’APMEP (association d’enseignants de mathématiques « de la Maternelle à l’Université ») pour laquelle j’avais proposé des animations pédagogiques (1er degré) lors des journées régionales de l’association. J’avais été responsable de la licence pluridisciplinaire scientifique à Épinal (création en 2001 jusqu’à la fin de l’habilitation en 2013). Je souhaitais par ce nouvel engagement permettre à l’IREM de maintenir et même développer les liens avec les acteurs de la formation en mathématiques dans l’Académie (citons la MIFOR, les DSDEN, les inspections, l’APMEP, l’INSPÉ, la Maison pour la Science en Lorraine) ou qui pourraient le devenir (IECL). Une première action a été de relancer un groupe Cycle 3, auquel ont rapidement participé des professeurs des écoles, des enseignants de collège, des enseignants de l’INSPÉ.

Quel est votre meilleur souvenir ou votre plus grande satisfaction à l’IREM ? et pourquoi ?

Je dois en citer deux. Une première est d’avoir rattaché l’IREM à la mise en place du plan math dans l’Académie (initialement plan Villani Torossian en 2018). Ce plan vise la formation continue des enseignants dans le premier degré (via les « constellations »), le second degré (par exemple les laboratoires de mathématiques). Le supérieur a été particulièrement concerné en 2020 à l’occasion de « l’année des maths » avec des formations au PAF (Plan Académique de Formation) pour  lier la recherche actuelle en math avec l’enseignement en lycée. L’IREM a un rôle de « passeur » pour les interactions entre les différents acteurs de la formation. En particulier, j’ai participé à la re-création d’un groupe académique math auquel participent des représentants du premier degré, du second degré du supérieur (INSPÉ, département de maths, IREM).

Une seconde satisfaction peut sembler de moindre envergure, mais elle est plus représentative d’un engagement « sur le  terrain », qu’il n’est pas facile de conserver lorsqu’on doit gérer une (petite) structure universitaire . Il s’agit de la coorganisation d’une finale régionale du Tournoi français des jeunes mathématiciennes et mathématiciens (TFJM²) en avril 2019 à Nancy. Cela a amené à concevoir, avec les collègues Olivier Blaesius et Chloé Valence du lycée Jeanne d’Arc (Nancy) et Damien Mégy de la FST (et IECL), un week end de rencontres et de confrontations sur des problèmes de mathématiques entre une trentaine d’élèves de 6 lycées. il faut penser locaux, matériel, accueil, repas, courses, logement, planning, jurys, et même lots, avec des partenaires (lycée Loritz, FST, IECL, IREM ). Un travail plus « terre à terre », de plus court terme que d’autres projets, dont on peut tirer un bilan positif rapidement, ne serait-ce qu’en constatant la grande satisfaction des élèves après le tournoi.

En savoir plus : http://irem.univ-lorraine.fr

La nouvelle direction sera assuré par Vladimir LATOCHA, enseignant-chercheur, dont la candidature a été validée par les conseils de l’IREM et de l’ADIREM.

Article source : Factuel