Magalie Bénéfice, lauréate d’un post-doctorat long par l’INSMI

Cette année 2024, l’Insmi a ouvert un second appel d’offres « post-doctorats d’une durée de 3 ans », à effectuer dans un de ses laboratoires dès cet automne. Deux postes ont pu être ouverts : félicitations à la lauréate Magalie Bénéfice et au lauréat Keyao Peng.

Magalie Bénéfice est post-doctorante depuis la rentrée au sein du laboratoire dans l’équipe Probabilités et statistique. Encadrée par Kolehe Coulibaly, elle étudie des processus stochastiques sur des variétés riemaniennes et sous-riemaniennes. Retrouvez ci-dessous l’interview réalisé par l’INSMI pour découvrir son parcours.

● Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai fait une licence de mathématiques à l’Université de Bordeaux suivie d’un master jusqu’à l’agrégation. J’ai ensuite travaillé trois ans en lycée puis j’ai décidé de reprendre mes études. J’ai suivi un master 2 de recherche sur Bordeaux pour garder une certaine continuité. J’ai réussi à avoir un contrat de thèse sur place avec des professeurs que j’avais eu en cours. J’ai donc fait mes trois ans de thèse à l’Université de Bordeaux, le sujet était : « Couplages de mouvements browniens en géométrie sous-riemannienne ».

● Quel est votre domaine de recherche ?

J’étudie des processus stochastiques sur des variétés riemaniennes et sous-riemaniennes. L’objectif de ma thèse était d’utiliser des méthodes de couplage, des couplages markoviens ou non markoviens, dans le but de retrouver des inégalités fonctionnelles de type Poincaré, Sobolev, Harnack, …

En géométrie sous-riemannienne, il y a certains objets comme la courbure de Ricci qui sont assez difficiles à définir et à étudier. L’intérêt de cette approche est d’utiliser des méthodes probabilistes pour essayer de contourner ce problème.

● Qu’est-ce qui vous a amené à faire des mathématiques ? Y’a-t-il eu des rencontres décisives dans votre parcours professionnel, ou bien des résultats qui ont profondément marqué votre relation aux mathématiques ?

J’y suis venue un petit peu par hasard. Quand j’ai passé le bac, je voulais devenir professeure des écoles, il me fallait donc une licence. J’avais pris la spécialité « mathématiques » en terminale S et j’aimais bien ça. C’était la matière où je me débrouillais le mieux.

A la fin de la licence, j’ai beaucoup hésité. Des professeurs m’ont encouragée à continuer vers l’agrégation ce que j’ai fini par faire. Une professeure, Marie-Line Chabanol, a joué un rôle important. Elle enseignait les probabilités et s’occupait de la préparation de l’agrégation. Elle m’a beaucoup encouragée à l’époque à faire une thèse. Je ne l’ai pas fait de suite mais j’ai gardé l’idée en tête.

Quand j’ai fait de l’enseignement, j’ai été un peu déçue d’arrêter les mathématiques. Plus tard, je me suis renseignée sur ce que c’était qu’une thèse. Je me suis dit que ça avait l’air sympa. Je suis revenue vers les études avec l’idée de faire de la recherche. J’ai recontacté cette professeure, Marie-Line Chabanol, qui m’a conseillée sur ce que je pouvais faire sur Bordeaux.

J’ai aussi bénéficié de l’aide des professeurs de mon master recherche : Adrien Richou et Marc Arnaudon. Je les ai contactés pour obtenir un sujet de stage en lien avec le cours « Calcul stochastique » qu’ils avaient donné et qui m’avait enthousiasmée. Finalement ils m’ont accompagnée pour voir s’il pouvait y avoir des sujets de thèse en relation. Le sujet a été amené par Michel Bonnefont qui est devenu, avec Marc Arnaudon, mon directeur de thèse. J’ai été très emballée par ce sujet. J’y suis venue avec beaucoup de curiosité, sans forcément savoir, un petit peu par hasard et j’ai beaucoup aimé ce que j’ai pu faire.

● Pourquoi avez-vous voulu faire un post-doctorat long ?

J’ai vraiment aimé ce que j’ai fait en thèse, j’avais envie de continuer dans la recherche. C’est vraiment mon objectif de devenir enseignante-chercheuse ou chercheuse suivant ce qu’il va se passer par la suite. J’ai donc cherché des contrats post-doctoraux après la thèse, c’était une évidence. J’ai fait quelques candidatures à partir du mois de janvier. Le post-doctorat de l’Insmi a été la première réponse positive que j’ai reçue.

Un post-doctorat de 3 ans c’est très avantageux. Cela permet de voir venir, de se poser, de pouvoir chercher, et de faire des rencontres. Le projet du laboratoire était vraiment intéressant ainsi que le laboratoire en lui-même où il y a beaucoup de probabilistes, des gens que j’ai pu rencontrer sur des conférences et donc des possibilités de travail et de s’ouvrir à de nouvelles choses dans le domaine.

Quand j’ai fait le dossier, j’ai monté un projet qui était dual. C’est à dire que, d’un côté, j’ai la continuité de ce que j’ai pu faire pendant la thèse qui est finalement mon apport personnel, avec des questions qui sont encore ouvertes à la fin de la thèse. Et d’un autre côté, il y a aussi un autre programme qui a été proposé par un chercheur de Nancy, Koléhè Coulibaly-Pasquier, et qui s’intéresse à des processus à valeurs domaine. C’est l’intérêt avec les trois ans, de pouvoir aller voir un sujet un peu différent tout en poursuivant ce qui a été commencé avec la thèse.

● Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à des candidats pour des contrats post-doctoraux ? 

Ne pas s’y prendre trop tard, notamment pour les postes à l’étranger. Il y a des dossiers à faire, il faut penser à demander des lettres de recommandation. Les personnes qui ont accepté de rapporter m’ont dit avoir besoin d’un peu de temps afin de parcourir mes articles pour pouvoir donner un avis intéressant et constructif.

Il faut également monter un bon dossier, il est préférable d’avoir une idée des personnes avec qui on pourra travailler. Les contacts se font notamment au grès des conférences. Pour le dossier de l’Insmi, j’avais déjà rencontré Koléhè Coulibaly-Pasquier ce qui fait qu’on a vraiment pu discuter de ce qu’on pouvait faire et qu’on a pu monter un dossier adapté au laboratoire où je postulais. Je pense que ça aide énormément.

Et il ne faut pas se décourager.

Article source : INSMI