- Pouvez-vous nous décrire votre parcours et vos activités actuelles en quelques mots ?
Je suis maître de conférences en mathématiques appliquées depuis 2003, à la Faculté des Sciences et Technologies à Nancy. Le fil qui m’a amené à Nancy est passé par l’INSA de Toulouse où j’ai suivi des études d’ingénieur en génie mathématique, puis un doctorat et enfin un séjour postdoctoral de deux ans à Kyoto (Japon). Quand j’y repense, je me rends compte que je suis très souvent à l’interface entre deux mondes : durant mes études d’ingénieur, j’étais aussi nageur de haut-niveau (avec une 9ème place aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996). Pendant ma thèse, j’étais entre les mathématiques et la physique et en séjour post-doctoral ; il y avait aussi la découverte d’une autre société. À présent, les aspects corporels continuent de me passionner et je me suis formé à des méthodes pédagogiques passant par le corps (méthode Feldenkrais et Somatic Experiencing). En tant qu’enseignant, j’apprécie d’aller à la rencontre d’étudiants d’autres domaines (par exemple, j’ai pris beaucoup de plaisir en PACES) et j’aime particulièrement partager des méthodes pour mieux étudier, inspirés du sport de haut-niveau. C’était donc assez naturel d’être attiré par l’IREM ; je n’y ai participé que très modestement il y a quelques années, mais j’ai toujours trouvé que c’était un très beau lieu de rencontre et de coopération.
- André Stef, votre prédécesseur, nous disait récemment sa satisfaction d’avoir positionné l’IREM comme un « passeur ».Avez-vous la même vision ?
Ma vision est proche de la sienne, en insistant sur le fait que le passage se fait dans les deux directions. Il me semble que l’IREM est un lieu où se rencontrent des enseignants de l’université d’une part, et des enseignants du primaire et du secondaire, d’autre part. On a donc le côté précieux d’avoir des angles différents, ce qui aide tout le monde à appréhender les situations, ainsi que le côté fertile de la rencontre entre mondes différents. On retrouve une interface.
- Quels sont les projets de l’Institut que vous souhaitez mettre en lumière cette année (qu’ils soient organisés en présentiel ou à distance) ?
Je me sens un peu comme un jardinier, qui regarde déjà comment les plantes font face à la crise actuelle ; tous les groupes qui se réunissent à l’IREM sont intéressants et nous ferons notre possible pour qu’ils restent bien vivants. De mon côté, je compte ouvrir un groupe sur le thème « mathématiques et anxiété », pour discuter de ce qui aidera les élèves et les enseignants à mieux naviguer entre plusieurs états, car notre organisme peut couper nos aptitudes à réfléchir s’il considère qu’il est en danger et que ce n’est pas le moment d’avoir des activités intellectuelles. Or, j’ai très souvent entendu, en parlant avec des gens hors du cercle universitaire, c’est-à-dire qui ne sont pas mes collègues, que les mathématiques avaient été une souffrance… Notre groupe IREM sera un point de départ, avec l’espoir d’améliorer l’atmosphère.
En savoir plus sur l’IREM : http://irem.univ-lorraine.fr
Article source : Factuel