[8 mars] Portrait de Renata Bunoiu, chercheuse au laboratoire IECL

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir deux portraits par jour pendant 8 jours de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Renata Bunoiu, maîtresse de conférences en Équations aux Dérivées Partielles à l’IECL – Site de Metz.

Quel est votre parcours ?

Renata Bunoiu : « Après un baccalauréat scientifique suivi de  quatre années d’études de mathématiques à l’Université de Timişoara (Roumanie), j’ai obtenu une bourse d’études de l’Union Européenne pour effectuer la cinquième année à l’Université de Metz. Il s’agissait d’une formation orientée vers les mathématiques appliquées. A l’issue de cette année, on m’a proposé de préparer une thèse de doctorat. Après la soutenance de ma thèse, j’ai occupé pendant une année un poste temporaire d’enseignant-chercheur à l’Université de Metz et ensuite j’ai eu la chance de me voir proposer un poste de maître de conférences dans deux universités françaises. J’ai choisi de rester à Metz. Pendant ma carrière j’ai toujours tenu à m’investir dans les trois aspects de mon métier : l’enseignement, la recherche et les tâches d’intérêt collectif. Actuellement, je suis responsable pédagogique du DAEU-B (diplôme d’accès aux études universitaires option scientifique) et membre d’un projet pédagogique européen qui porte sur le raisonnement en classe à travers la démonstration automatique de théorèmes. »

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Renata Bunoiu : « J’effectue mon travail de recherche dans l’équipe «Équations aux Dérivées Partielles» de l’Institut  Élie Cartan de Lorraine, le laboratoire de mathématiques de l’Université de Lorraine. D’une manière générale, mon activité de recherche concerne l’analyse asymptotique des équations aux dérivées partielles au sens large. En particulier, je travaille sur l’homogénéisation de matériaux qui présentent une structure périodique, comme par exemple les matériaux composites, qui sont des mélanges d’au moins deux matériaux avec des propriétés différentes.  L’un de mes objectifs est d’utiliser des méthodes mathématiques pour caractériser les propriétés effectives de ces mélanges, c’est-à-dire de les interpréter comme étant des matériaux homogènes. Les problèmes que j’étudie ont des applications pratiques en ingénierie, en mécanique, en biologie et en géologie. Un exemple serait l’analyse des propriétés des tissus filtrants, comme les masques chirurgicaux trois couches. »

Pourriez-vous partager avec nous ce qui vous a poussé à faire ce métier ?

Renata Bunoiu : « J’aime beaucoup mon métier, vers lequel je me suis orientée très naturellement. Lors de mes années d’études au collège et au lycée j’ai toujours eu d’excellents enseignants en mathématiques et je me suis inscrite en licence de mathématique afin de devenir enseignante.  Les bons résultats obtenus pendant les deux premières années, m’ont donné confiance en moi et m’ont encouragée à opter en troisième année vers un parcours recherche, tout en continuant à suivre des cours de pédagogie et de didactique des mathématiques. La rencontre avec Jeannine Saint-Jean Paulin, lors des cours qu’elle a donnés à Timişoara et le sujet de thèse de doctorat qu’elle m’a proposé ont été déterminants pour la suite de ma carrière. Le conseil que je donnerais aux jeunes est de ne surtout pas hésiter à s’orienter vers la recherche si cela les passionne vraiment, mais aussi de bien s’informer sur les différents aspects de ce   type de métier avant de s’engager dans cette voie. »

Article source : Factuel