De nouveaux responsables pour l’équipe Analyse et Théorie des Nombres et l’équipe Équations aux Dérivées Partielles

Salah Mehdi, Professeur des universités, est le nouveau responsable de l’équipe Analyse et Théorie des Nombres. Karim Ramdani, Directeur de recherche Inria, a pris la responsabilité de l’équipe Équations Aux Dérivées Partielles. Ils ont pris leurs  fonctions depuis le 1er juin. A cette occasion, nous les avons interviewés.
 
Salah Mehdi
Karim Ramdani
1. Quels sont les axes et thématiques de recherche de votre équipe ? 
 
Karim : Nos travaux dans l’équipe « Equations aux Dérivés Partielles et Applications » s’appliquent à un large spectre couvrant des questions théoriques (existence, régularité, théorie spectrale, contrôlabilité, stabilité,…) à des aspects plus appliqués (modélisation, calcul scientifique,…) dans les domaines de la physique ou de la biologie. Nous sommes structurés en 6 thèmes, ayant un certain nombre de recouvrements : 
• Optimisation de formes et calcul des variations
• Théorie du contrôle et problèmes inverses
• Mécanique des fluides et interaction fluides – structures
• Analyse des EDPs & théorie spectrale
• Equations de réaction diffusion & mathématiques liées à la biologie
• Simulation numérique et calcul scientifique
 
Salah : Les principaux axes de recherche de l’équipe Analyse et Théorie des Nombres sont l’analyse harmonique non-commutative, la géométrie non-commutative, la mathématique physique et la théorie des nombres. Plus précisément, les problématiques de l’équipe couvrent un spectre très large : la théorie des représentations des groupes de Lie, l’analyse harmonique sur les espaces homogènes, les algèbres de Jordan, les groupoïdes et leurs applications, la K-théorie des C*-algèbres, la théorie de l’indice, les modélisations géométriques motivées par la Physique; la géométrie (multi)symplectique et les feuilletages singuliers, la répartition des nombres premiers, les fonctions zêta de Riemann et L de Dirichlet, les entiers friables, les mesures d’irrationalité et approximations.
 
2. Quels sont vos projets pour l’équipe ? 
 
Karim : Apprendre à ralentir. Faire moins mais mieux. Renforcer le sens du collectif. Et rappeler qu’on a le droit de se tromper, de buter sur une difficulté ou d’échouer quand on fait de la recherche : « l’excellence » permanente est une fiction délétère…
 
Salah : L’équipe Analyse et Théorie des Nombres (ATN) est l’une des quatre équipes de l’IECL, elle compte une quarantaine de membres dont une dizaine de doctorants et bénéficie de l’appui administratif de deux assistantes. Elle est le fruit d’une fusion entre des thématiques très variées et d’un équilibre subtil entre les différents sites de l’IECL. Mon objectif principal est de faire de cette complexité apparente une force, faire que ATN soit un exemple d’une équipe multi-site mais soudée, d’une équipe pluri-thématiques mais équilibrée, veiller à ce que ATN demeure une équipe dynamique qui produit une recherche et des collaborations de qualité et assure une formation doctorale de haut niveau, une équipe dont les membres interagissent dans la confiance et la convivialité, une équipe qui est impliquée dans les responsabilités collectives et l’organisation d’événements scientifiques.  
 
3. Comment envisagez-vous votre nouvelle fonction ?
 
Karim : Essayer d’être à l’écoute et d’accompagner au mieux les collègues dans leurs projets. 
 
Salah : Cela demande une écoute et un dialogue régulier, une reflexion profonde sur le fonctionnement de l’équipe et ses choix stratégiques qui garantissent équilibre et respect des différentes sensibilités. L’exercice n’est pas facile, mais mon rôle est de veiller au bon fonctionnement de l’équipe, de rester à l’écoute et de proposer des solutions aux demandes et aux interrogations des collègues, des doctorants et des assistantes administratives. Il y a inévitablement un volet politique qui consiste à défendre les intérêts de l’équipe et ses équilibres, notamment à travers les recrutements, les contrats doctoraux et les postes de professeurs invités. Il faudrait aussi maintenir et renforcer une convivialité qui nous a tant manquée ces derniers temps. J’ai hâte d’organiser une vraie réunion d’équipe autour d’un vrai buffet pour marquer un nouveau départ post-covid, loin des écrans et des discussions virtuelles. Je dois dire que ce rôle de responsable de l’équipe ATN, je l’avais brièvement rempli au moment de la fusion des universités lorraines et de la création de l’IECL, avant d’assurer la direction du département de mathématiques à Metz. Je voudrais profiter de cette interview pour remercier Camille Laurent-Gengoux qui a assuré avec brio la responsabilité de l’équipe durant toutes ces années.
 
4. Quels sont les enjeux et questions du moment pour votre équipe ?
 
Karim : Essayer de retrouver une vie d’équipe digne de ce nom après l’interminable épisode Covid…
 
Salah : Les questions et enjeux du moment pour l’équipe ATN sont de natures différentes. D’abord, il y a la rédaction du bilan des activités de l’équipe entre 2016 et 2020, avec l’épineuse sélection et synthèse des éléments jugés les plus marquants et les plus représentatifs. Ensuite, avec la nouvelle période qui commence, il convient de discuter et décider de la politique scientifique de l’équipe dans les années à venir, notamment des priorités dans les futurs recrutements, des activités scientifiques récurrentes ou non, de la formation et du devenir de nos doctorants en cette période de disette de postes. Un enjeu est de trouver un mode de consultations et de discussions au sein de l’équipe qui permette des choix plus réfléchis et plus consensuels, respectueux du projet d’équipe et des équilibres thématiques et géographiques propres à ATN. Nous espérons que la situation sanitaire s’améliorera très rapidement, afin que nous puissions nous rencontrer en personne, partager des moments de convivialité et poursuivre nos activités à peu près normalement.