Exposés à venir
Exposés passés
Chimie des fibres de Milnor
15 décembre 2020 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Patrick Popescu-Pampu (Université de Lille)
Toute hypersurface singulière dans une variété lisse est localement une limite d’hypersurfaces lisses : il suffit de la regarder comme niveau d’une fonction. C’est aussi le cas, pour une raison analogue, des intersections complètes d’hypersurfaces. Lorsqu’on ne s’intéresse qu’à un germe d’intersection complète au voisinage de l’un de ses points singuliers, les parties des hypersurfaces lisses qui tendent vers lui s’appellent les fibres de Milnor du germe. Ce sont des variétés lisses, compactes, à bord, bien définies à difféomorphisme près. Bien qu’elles aient fait l’objet d’études incessantes depuis que John Milnor les a introduites en 1968, leur caractérisation parmi les variétés lisses est encore largement ouverte. Walter Neumann et Jonathan Wahl conjecturèrent en 2004 que pour les germes en épissure qu’ils avaient introduits quelques années auparavant, les fibres de Milnor pouvaient être reconstruites à partir de celles de germes en épissure élémentaires. Un peu comme une molécule se laisse décomposer chimiquement en atomes. J’expliquerai le contexte qui les a menés à cette conjecture, ainsi que les grandes lignes de sa preuve, que j’ai obtenue avec Angelica Cueto et Dmitry Stepanov.
Introduction aux billards dans les pavages
22 septembre 2020 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Olga Paris-Romaskevich (CNRS, Université d’Aix-Marseille)
En mathématiques, nous savons jouer au billard dans une table de n’importe quelle forme.
Je parlerai dans mon exposé d’un nouveau jeu encore moins conventionnel — jouer au billard à l’intérieur d’un pavage.
Un tel système dynamique s’avère être lié aux problèmes classiques (et moins classiques) en dynamique (dynamique des échanges d’intervalles) et en topologie (problème de Novikov des sections planes des surfaces 3-périodiques).
Je vais me concentrer sur le cas du billard dans un pavage triangulaire périodique — celui que je comprends le mieux !
——————————
Devoir-maison (pas très dur) avant l’exposé :
visionner un film d’animation magnifique fait par Ofir David en suivant le lien :
Positivité et sommes de carrés
4 février 2020 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Olivier Benoist (École Normale Supérieure de Paris)
Le 17ème problème de Hilbert, résolu en 1927 par Artin, affirme que tout polynôme réel qui ne prend que des valeurs positives est une somme de carrés. La positivité des sommes de carrés est donc la seule source d’inégalités polynomiales ! Je présenterai l’histoire de cette question, des développements récents, et des problèmes ouverts d’énoncés élémentaires.
Randonnée arithmétique
21 janvier 2020 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Emmanuel Kowalski (ETH, Zurich)
Les objets arithmétiques d’apparence les plus simples, par exemple les
nombres entiers, ou des sommes finies de racines de l’unité, semblent
souvent avoir un comportement imprévisible, mais qui obéit
statistiquement à des règles précises. L’exposé présentera différents
exemples de tels phénomènes ainsi que des applications récentes.
Percolation de premier passage et sous-additivité
12 novembre 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Marie Theret (Université Paris Nanterre)
Considérons le graphe de sommets les points de Z^d muni des arêtes reliant les sommets à distance euclidienne 1. Le modèle de percolation de premier passage sur Z^d consiste à associer aux arêtes de ce graphe une famille de variables aléatoires indépendantes et de même loi, à valeurs positives. La variable associée à une arête représente le temps nécessaire pour traverser l’arête, ce qui permet de modéliser des phénomènes de propagation (propagation d’une information dans un réseau social, d’une maladie au sein d’une population, de l’eau à l’intérieur d’une roche poreuse). Nous présenterons une propriété qui joue un rôle central dans l’étude de ce modèle : la sous-additivité.
Tores plats, sphères réduites et fractales lisses.
11 juin 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Vincent Borrelli (Université de Lyon)
Au milieu des années 50, John Nash énonce un théorème de « plongements isométriques » dont les conséquences sont déconcertantes. Il implique en effet que l’on peut réaliser un tore plat dans l’espace ambiant c’est-à-dire identifier les bords opposés d’une feuille de papier sans créer le moindre pli ni la moindre intersection. Il implique également l’existence d’une application qui envoie la sphère unité à l’intérieur d’une boule de rayon arbitrairement petit tout en préservant les longueurs des courbes tracées à sa surface. Ces objets, appelés tore plat 3D et sphère réduite, sont restés longtemps mystérieux jusqu’à ce qu’une théorie inventée par Mikhail Gromov, l’intégration convexe, ouvre la voie à leur construction explicite et à leur visualisation. Dans cet exposé, nous nous intéresserons à cette construction ainsi qu’à la structure géométrique en « fractale lisse » qu’elle a révélée.
Pseudodifferential operators of Toeplitz type
28 mai 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Joerg Seiler (Turin)
There are many examples of calculi/algebras of pseudodifferential operators that have been designed to analyze different sorts of elliptic partial differential operators, in particular to characterize their Fredholm property and regularity properties of solutions of associated pde’s in suitable function spaces, using a parametrix construction within the algebra. This ranges from pseudodifferential operators on smooth closed manifolds (where ellipticity of an operator is characterized by the invertibility of its homogeneous principal symbol) to operator algebras for singular manifolds like manifolds with conical points, edges, and corners (where ellipticity is characterized by a hierarchy of principal symbols associated with the stratification of the manifold). Also boundary value problems can be treated in such a way. L. Boutet de Monvel developed a calculus for smooth manifolds with boundary which allows to treat classical boundary conditions like Dirichlet or Neumann conditions. Ellipticity in this calculus corresponds to the classical Shapiro-Lopatinskij ellipticity. This calculus has been extended by Schulze to also cover so-called global projection conditions, for example spectral boundary conditions for Dirac operators.
It will be discussed how parts of Schulze’s construction can be obtained in a general framework of so-called operators of Toeplitz type associated with a given algebra of pseudodifferential operators and that a corresponding approach also applies to complexes of operators. Fredholm property in this context means finite dimension of all associated cohomology spaces. For smooth manifolds with boundary it turns out that every complex of differential operators, which is fibre-wise exact on the level of homogeneous principal symbols, can be complemented with boundary conditions (i.e., a complex-isomorphism to a complex of operators on the boundary) in such a way that the resulting mapping cone is a Fredholm complex. There is a topological obstruction which decides whether these boundary conditions can be chosen from the usual Boutet de Monvel calculus or when they must involve global projection conditions. This extends and makes precise results due to A. Dynin. Parts of this talk are joint work with B.-W. Schulze.
Assistants de preuve : un outil pour les mathématiciens ?
21 mai 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Sébastien Gouëzel
Les assistants de preuve sont des outils informatiques qui permettent de formaliser et vérifier tous les détails d’une preuve. Alors qu’ils sont développés et utilisés depuis longtemps par des informaticiens (notamment pour prouver qu’un programme fait bien ce qu’il attend de lui), leur adoption par des mathématiciens est beaucoup plus récente. Je décrirai à travers mon expérience personnelle ce que ces outils permettent déjà de faire, notamment pour des résultats niveau recherche, mais aussi les difficultés que pose leur utilisation pour un mathématicien. Et j’espère aussi dissiper quelques fantasmes !
Dynamiques sur les graphes aléatoires unimodulaires.
2 avril 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
François Baccelli (ENS Paris)
Résumé :
L’exposé portera sur les dynamiques déterministes sur des graphes aléatoires infinis. Une telle dynamique peut être vue comme un ensemble de règles de navigation sur les noeuds du graphe, qui sont des fonctions de la seule géométrie locale du graphe enraciné. Nous nous concentrerons sur des graphes aléatoires qui sont unimodulaires (vérifient les équations de transport de masse) et sur les règles de navigation qui sont covariantes (invariantes par isomorphismes de graphes enracinés).
Nous donnerons une classification de ces dynamiques basée sur les propriétés de leurs variétés stables. Cette classification est fondée sur l’identification d’une famille d’arbres aléatoires critiques dont les propriétés fondamentales seront présentées.
Ces notions seront illustrées par des exemples issus de la théorie des processus ponctuels, des processus de branchement, de la théorie des graphes aléatoires infinis et de celle des processus aléatoires.
Travail en collaboration avec M.-O. Haji-Mirsadeghi et A. Khezeli.
Espaces de fréquences pour le groupe d'Heisenberg
19 mars 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Jean-Yves Chemin (Université Pierre et Marie Curie)
Résumé: Dans le cas des groupes commutatifs, l’espace des fréquences, c’est-à-dire l’espace de la variable de Fourier est l’ensemble des caractères, ou l ‘une de ses paramétrisations. Dans le cas familier de l’analyse sur $mathbf{R}^n$, il s’agit de l’ensemble des formes linéaires sur $mathbf{R}^n$. Rien de tel dans le cadre des groupes non commutatifs où l’on doit utiliser les représentations. Après avoir rappeler les points essentiels de cette théorie, nous expliquerons les problèmes qu’elle pose et définirons la transformation de Fourier comme fonction sur un espace métrique complet singulier explicite.
Primes in arithmetic progressions: The Riemann Hypothesis - and beyond!
26 février 2019 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
James Maynard (University of Oxford)
James Maynard est un théoricien des nombres, professeur à l’université d’Oxford. Il s’est fait connaître en donnant une nouvelle preuve du théorème de Zhang concernant l’infinité des paires de nombres premiers séparés d’une quantité bornée.
En 2016, il a résolu une conjecture d’Erdös sur les grands écarts entre nombres premiers. C’est la conjecture résolue pour laquelle Erdös avait offert le prix le plus élevé.
Abstract: One of the oldest problems about prime numbers is asking how many primes there are of a given size in an arithmetic progression. Dirichlet’s famous theorem shows that there are large primes in the progression unless there is an obvious reason why not, but more refined questions lead quickly to statements equivalent to versions of the Riemann Hypothesis, which unfortunately remains unsolved.
Orbit method and unipotent representations
19 juin 2018 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Chengbo Zhu (National University of Singapore)
In this talk, I will describe basic ideas of the orbit method as well as a recent development on the problem of unipotent representations, which is to associate unitary representations to nilpotent coadjoint orbits and which is the hardest part of the orbit method. We solve this problem for real classical groups, by profitably combining analytic ideas of R. Howe on theta lifting and algebro-geometric ideas of D. A. Vogan, Jr. on associate varieties. This is joint work with J.-J. Ma and B. Sun.
The talk is aimed at a general audience of mathematicians and graduate students.
Rationalité des variétés algébriques
20 mars 2018 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Olivier Debarre (ENS Paris)
La définition de la rationalité d’une variété algébrique X définie sur un corps K peut être donnée de deux façons.
La première, géométrique, est de dire que la variété X est très proche d’être un space affine K^n, c’est-à-dire qu’on peut paramétrer, de façon presque biunivoque, a variété X par K^n (ici, n est la dimension de X).
La seconde, algébrique, est de demander que le corps des fonctions rationnelles sur X soit une extension transcendante pure de K, isomorphe donc au corps des fractions rationnelles K(T_1,…,T_n)$ en n indéterminées.
La question de décider si une variété algébrique donnée (par exemple par des équations polynomiales) est rationnelle ou non est en général très difficile mais est plus accessible du point de vue géométrique.
Après avoir présenté des exemples classiques, je parlerai de résultats spectaculaires obtenus récemment sur le comportement de la rationalité dans une famille de variétés (X_t) (l’ensemble des t pour lesquels X_t est rationnelle est-il ouvert, fermé, etc. ?).
Almost homogeneous Schrödinger operators
20 février 2018 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Jan Derezinsky
(Université de Varsovie)
Abstract: First I will describe a certain natural holomorphic family of closed operators with interesting spectral properties. These operators can be fully analyzed using just trigonometric functions. Then I will discuss one- dimensional Schrödinger operators with inverse square potential and general boundary conditions, which I studied recently with S.Richard. Even though their description involves Bessel and Gamma functions, they turn out to be equivalent to the previous family.
Some operators that I will describe are homogeneous – they get multiplied by a constant after a change of the scale. In general, their homogeneity is weakly broken-scaling and induces a simple but nontrivial ow in the parameter space. One can say (with some exaggeration) that they can be viewed as « toy models of the renormalization group ».
Based on
Matrices aléatoires - Quelques aspects
6 février 2018 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Djalil Chafaï (Université Paris-Dauphine)
Résumé :
Cet exposé présente quelques aspects de l’étude de modèles de matrices aléatoires, notamment le comportement des valeurs propres en grande dimension. Un effort particulier est fait pour mettre en avant la structure et les méthodes, entre analyse, probabilités, et physique statistique.
Suites de Fibonacci aléatoires
16 janvier 2018 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Élise Janvresse (Université de Picardie)
Résumé : Il est bien connu que les suites de Fibonacci croissent exponentiellement vite. En 2000, Viswanath a introduit les suites de Fibonacci aléatoires, définies par la relation de récurrence suivante :
F(n+1)= F(n)±F(n-1)
où le signe + ou – est donné par une suite de tirages à pile ou face.
Nous nous intéresserons dans cet exposé à la croissance des suites de Fibonacci aléatoires et de leurs généralisations.
Élise Janvresse est une spécialiste de théorie ergodique et probabilités. Après s’être intéressée au comportement asymptotique des systèmes de particules, son spectre scientifique s’est élargi aux suites de Fibonacci aléatoires, loi de Benford, marches aléatoires sur la sphère et le groupe orthogonal, applications au traitement d’images cérébrales, suspensions de Poisson et systèmes dynamiques en mesure infinie parmi d’autres sujets.
Elle est aussi une excellente vulgarisatrice, auteure de plusieurs livres, exposés grand public et articles dans de nombreux magazines.
Inégalités de Strichartz
5 décembre 2017 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Gilles Lebeau (Université de Nice)
Résumé de l’exposé. Dans l’article « Restriction of Fourier Transform to Quadratic Surfaces and Decay of Solutions of Wave Equations. Duke Math. Journal, 44, 1977 », R. Strichartz a introduit les inégalités qui portent son nom, pour résoudre certaines équations d’ondes non linéaires. Elles sont devenues un outil fondamental pour l’étude du problème de Cauchy pour les équations d’évolutions dispersives non linéaires (ondes, Schrödinger,…) et en analyse harmonique pour l’étude des estimations Lp des projecteurs spectraux. Nous présenterons ces inégalités, ainsi que des résultats récents (en collaboration avec R. Lascar, O. Ivanovici et F. Planchon) dans des domaines bornés, et certains problèmes ouverts.
De l'approche à l'équilibre thermodynamique : quels mécanismes dynamiques ?
21 novembre 2017 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Stéphane de Bièvre
(Université de Lille)
Que les systèmes macroscopiques isolés tendent vers un état d’équilibre thermodynamique est une loi de base de la thermodynamique. Expliquer comment et pourquoi ceci se passe en termes de la dynamique sous-jacente des constituents de ces systèmes reste un problème difficile et largement ouvert et activement étudié. Après avoir posé le problème, je passerai en revue quelques résultats récents sur des systèmes modèle simples.
Microlocal methods for chaotic dynamics
7 novembre 2017 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Maciej Zworski (University of California, Berkeley)
Maciej Zworski est un spécialiste des aspects mathématiques de la mécanique quantique. Il s’intéresse en particulier à la théorie de la diffusion (scattering) et à l’analyse micro-locale.
Résumé :
As a more recent application I will present a result obtained with Dyatlov: for compact surfaces with Anosov geodesic flows, Ruelle zeta function at 0 has a pole of multiplicity given by the Euler characteristic. In articular, the lengths spectrum (the set of the lenghts of closed geodesics) determines the genus.
Une variété hyperbolique qui fibre sur le cercle
20 juin 2017 16:30-17:30 -Oratrice ou orateur :
Résumé :
Nicolas Bergeron
Résumé : En 1979 T. Jorgensen surprend les géomètres en construisant une variété hyperbolique de dimension 3 qui fibre sur le cercle. Trente trois ans plus tard I. Agol, répondant positivement à une question de W. Thurston et en se basant sur des travaux de D. Wise, démontre que toute variété hyperbolique de dimension 3 possède en fait un revêtement fini qui fibre sur le cercle.
Dans cet exposé je commencerai par construire une exemple explicite de variété hyperbolique de dimension 3 qui fibre sur le cercle, en suivant une idée de Thurston. La construction est élémentaire et peut être rendue complètement visuelle. L’exposé sera ainsi constitué d’une succession de petits films, réalisés avec Jos Leys. En commentant ces films j’essaierai d’expliquer comment certaines des idées derrière cette construction d’une variété hyperbolique fibrée sont à la base des travaux d’Agol et Wise.
L’exposé sera précédé du thé du laboratoire à 16h30 et pour ceux qui le souhaitent, il y aura un repas en ville (participation de 20€ par personne). Si vous souhaitez participer à ce repas, merci de me prévenir avant vendredi 16 à midi.